la sagaie d’un poème se plante dans ma tête
la lance de l’amour fend mon armure
la flèche de la beauté me transperce le coeur
Été
je m’en vais au bras de la beauté
le coeur léger et l’âme enchantée
sous les cieux splendides de l’été
ivre d’amour et de liberté
Beauté
je mourrai pour la beauté
un jour où je succomberai
à la morsure d’un poème murène
dans les abysses de l’âme humaine
Paradis perdu
j’ai perdu le paradis
sur le chemin qui menait
de l’enfance à l’enfer
et ne le retrouve hélas
que dans les rares moments
où je redeviens enfant
Ile
tout un homme est une île
lorsque aucun pont ne le relie
au continent de l’amour
une île que seul entoure l’océan
de ses pensées
où il se noie
imperceptiblement
L’enfant
moi qui attendais tant de la vie
disparais maintenant dans la nuit
me raccrochant en vain à quelque étoile
moi l’enfant déjà devenu vieux
qui se souvient avoir été heureux
dans un temps immémorial
J’attends
j’attends la désintégration de la solitude
j’attends l’explosion de l’amour dans le volcan du coeur
j’attends la vie sur le chemin des morts
j’attends une pluie de feu sur la banquise de l’âme
j’attends l’ivresse dans la vigne brûlée de soleil
j’attends le tourbillon dans le lac intranquille
j’attends le grain de sable dans l’engrenage du désert
j’attends l’éclat de rire dans la vaisselle des pleurs
j’attends ce qui n’attend pas
je vous attends
je m’attends
Enfant
comme l’enfant que je fus et que je suis resté
je joue à présent avec les mots
tantôt cailloux que je fais ricocher
à la surface de mon âme
tantôt ballons que je fais rebondir
sur la plage de la page
Poète
poète réveille-moi
poète ressuscite-moi
fais-moi rêver
fais voler en éclats
ce monde de fausses chimères
réinvente ma vie
que tes mots de silex
fassent jaillir une étincelle
de mon coeur pétrifié
que tes rêves deviennent
ma réalité
poète que ton règne vienne
Presque rien
la course des nuages
le passage des ombres
tout ce qui fuit
tout ce qui file
bref la vie
c’est presque rien
c’est tout